Programme de recherche

C’est en répondant à l’appel à projet « Campagnol terrestre » lancé durant l’été 2016 par le conseil régional d’Auvergne et le Feder que nous avons lancé notre programme de recherche intitulé « Caractérisation des facteurs de régulation des populations de campagnols terrestres notamment ceux entrainant le déclin ».

Il s’agit avant tout d’une action de recherche fondamentale, visant à comprendre les déterminants des modifications d’abondance de l’espèce, mais les résultats de ce travail devraient pouvoir être mobilisés dans un contexte de gestion des populations.

L’objectif du projet de recherche

L’identification de phases-clefs dans la dynamique de population de l’espèce reste un préalable à toute action de régulation. Il s’agit en particulier de comprendre les phases du cycle ; d’identifier puis d’étudier les causes des événements entrainant les pullulations et ceux amorçant la phase de déclin. L’acquisition de ces informations nécessite des suivis en pleins champs à fine échelle temporelle avec une approche systémique centrée sur l’espèce. Ainsi, il faut mesurer dans l’environnement les paramètres pouvant impacter ses effectifs (la qualité de la végétation, le climat, les parasites, la densité d’individus) et les paramètres démographiques sur lesquels ils peuvent agir (survie, reproduction, âge, sex-ratio, …).

Les sorties de ce projet sont 1) de produire des connaissances nouvelles sur le cycle démographique de ces rongeurs et d’identifier les paramètres environnementaux à même de l’influencer (variables de forçage externes). 2) D’identifier des leviers d’action à mobiliser sur le terrain pour réguler les populations ou accélérer la phase de déclin 3) D’évaluer la faisabilité / pertinences de ces solutions en lien avec les acteurs de terrain.

Ce projet se base donc principalement sur l’étude de l’écologie du campagnol terrestre dans les parcelles agricoles et nécessite un suivi sur le long terme et à fine résolution temporelle.

 

Pourquoi un suivi long terme ?

Les cycles de campagnols terrestres en Auvergne sont longs, avec une période de l’ordre de 5 à 6 ans. On s’attend à ce que les paramètres démographiques évoluent au cours de ce cycle et que ces évolutions soient responsables des pullulations et des déclins. Il est donc nécessaire de connaitre les paramètres démographiques tout au long du cycle pour bien interpréter lesquels sont responsables des pullulations et des déclins.

Pourquoi un suivi à fine résolution temporelle ?

Les campagnols terrestres ont une durée de vie courte, probablement d’une année et demie pour les plus longévifs. Si l’on veut connaitre le nombre de fois qu’une femelle se reproduit dans la nature, la probabilité de survie mensuelle ou encore si un hiver doux est favorable à leur survie, il faut être capable de recapturer plusieurs fois le même individu, afin d’appliquer des analyses de type CMR. Si pour un zèbre, un éléphant ou une orque, un relevé par an permet d’obtenir plus d’une dizaine de points à l’échelle de la vie d’un individu et de ne pas rater d’évènement de reproduction, il sera alors possible de modéliser correctement ces évènements. Il faudra par contre avoir plusieurs relevés par an pour obtenir la même précision chez le campagnol terrestre. C’est pour cela que des espacements de suivis de l’ordre d’un mois ou deux sont préconisés sur ces espèces, suivis qui n’ont à l’heure actuelle jamais été mis en place.