Obtention d’une bourse de thèse 2022-2025

Une thèse portée par Adrien Pinot (VetAgro-Sup Clermont), Virginie Lattard (VetAgro-Sup Lyon) et leur candidate Marion Buronfosse (Bordeaux Sciences Agro), vient d’être financée ! Déjà connue de nos services, Marion a réalisé son stage de fin d’études d’ingénieur agronome avec nous en télédétection sur le lien pissenlit-campagnols. Cette thèse en préparation à l’École Doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé à Villeurbanne s’inclue dans le programme Feder en cours, financée en partie par celui-ci et en partie par VetAgro-Sup.

Forte des résultats obtenus sur la première partie du programme, Marion s’intéressera de plus près à l’habitat du campagnol, pour mieux définir les habitats favorables au maintien, à la dispersion et/ou à l’installation des jeunes campagnols à l’échelle d’une parcelle, contrairement aux études antérieures qui se sont intéressées à une échelle plus large.

Cette question sera explorée à l’aide de solides analyses statistiques sur les données déjà acquises, appuyées par de nouvelles expérimentations de plein champs et l’usage de la télédétection sur des images satellites et images drone.

Les implications pratiques des résultats de la thèse auront trait aux techniques de manipulation des couverts végétaux pouvant être mises en place par les éleveurs et leurs effets sur la gestion des campagnols.

Résumé du sujet de thèse ici :

Publication de nos principaux résultats dans Phytoma !

Les principaux résultats de ces 5 dernières années de recherche menées par l’USC1233 sur le campagnol terrestre ont été publiés ce printemps dans la revue Phytoma, incluant ce que cela peut impliquer pour sa gestion dans les prairies. Un exemplaire gratuit de ce numéro est réservé pour chaque éleveur de la zone d’étude ayant participé au programme depuis 2017. Les personnes intéressées peuvent contacter Hélène Lisse ici, qui se chargera de leur remettre.

Campagnols et végétation vus du ciel, la suite…

Ça y est, l’installation des colonies au printemps en fonction des pissenlits sur les parcelles a été étudiée de près par Marion Buronfosse, épaulée par Adrien Pinot son maitre de stage.

Elle a pu montrer que les campagnols s’installent préférentiellement sur les zones denses en pissenlit des parcelles et délaissent les zones les moins densément fournies. Ce phénomène s’observe à une échelle plus petite que la parcelle, cohérente avec les stratégies et capacités de déplacement des animaux. Le rayon d’influence est de l’ordre de 2,5 mètres.

Reste à tester si l’installation des campagnols peut être manipulée à l’échelle d’une parcelle grâce à cette donnée, afin de faciliter la lutte contre les pullulations. L’effet d’implantation de bandes semées en pissenlit sera testé dans une prochaine étape (année 2022/2023), en essayant différentes configurations compatibles avec une utilisation agricole réaliste.

Ce travail met également en avant la possibilité de détecter plus en amont les dynamiques et futures zones d’installation des campagnols grâce à des photos aériennes. Ceci pourrait aider les organismes chargés de veille à affiner leur travail de prédiction et à organiser plus précocement des luttes concertées selon les zones géographiques.

Le détail du travail de Marion est disponible dans son rapport de stage :

2021-BURONFOSSE_Marion-memoire-diffusion-1

Et pour le suivi à plus long terme :

Pour faire suite aux suivis réalisés ce printemps et cet été, une nouvelle de série de photos aériennes va permettre cet automne de conclure la saison 2021 et de connaitre la progression des colonies de campagnols tout au long de l’année sur la zone d’étude. La dynamique d’installation des colonies pourra ainsi être testée en fonction de la nature et l’utilisation de la parcelle : typologie de la prairie selon les critères prairies naturelles AOP, proportions de certaines espèces, utilisations agricoles, pratiques de lutte utilisées, etc…

Premiers résultats du suivi par drône

Malgré une saison chargée en pluie, le suivi pissenlit-campagnol se poursuit avec la prise de photographies des colonies suite aux premières coupes des prairies. Le piégeage suivra pour évaluer la structure des populations, ainsi que d’autres photographies de colonies à l’automne.

Les premières prise de vues hivernales et printanières nous ont déjà livré quelques informations : les campagnols modifient significativement le nombre de pissenlits.

On peut observer sur ce graphique le lien entre la densité locale de pissenlits au printemps et la distance aux colonies (localisées en hiver). La densité de pissenlits diminue à l’approche des colonies (jusqu’à 1,5 mètre), ce qui suggère la déplétion de cette ressource par le campagnol terrestre pendant la saison hivernale.

Coup d’envoi de la mission du printemps 2021 : « les campagnols vus du ciel » ou comment la présence de pissenlits influence à petite échelle l’installation de nouvelles colonies

Vue par drone à 60 mètres sur une parcelle déjà en fleur ce printemps (Fayet-le-Chateau)

Notre programme se concentre ce printemps sur la compréhension des choix guidant l’installation de nouvelles colonies de campagnols terrestres dans les prairies, en conditions « naturelles ». La préparation du suivi a permis de sélectionner 52 parcelles en phase de basses ou moyennes densités chez 20 éleveurs de l’Ouest de la chaine des Puys et du massif du Sancy, de Ceyssat au Nord à Chambon-sur-Lac au Sud. Un grand merci aux éleveurs pour leur accueil chaleureux et l’autorisation d’accès aux parcelles ! Nous suivons une zone d’un demi hectare sur chacune de ces parcelles. Sur cette surface totale de 26 hectares (52 quadrats X 0.5 ha = 26 ha suivis), nous pensons observer l’installation d’au moins 100 colonies.

Pour cela des photos seront collectées par drone pour situer précisément les colonies préexistantes sur les parcelles en fin d’hiver. Cette première étape a d’ores et déjà commencé fin mars et vous avez pu apercevoir la télépilote en action sur la zone d’étude. (Hélène Lisse, technicienne de recherche à l’USC1233)

Le contenu du programme est détaillé sur la page suivante : http://demographie-campagnol.vetagro-sup.fr/index.php/nouveau-programme-plantes-campagnols/

Simulateur de l’effet des prédateurs sur la dynamique de population du campagnol terrestre

Patrick Giraudoux (Université de Fanche-Comté, labo chrono-environnement) a développé un simulateur de dynamique des populations de campagnol terrestre en libre accès. Le texte associé à celui-ci permet de mieux comprendre les interactions entre prédateurs et campagnols et le simulateur en lui même, permet de tester différentes hypothèses de densité de campagnols et de densités de prédateurs. Il est aussi possible de tester l’effet de différents efforts de piégeage sur la dynamique de population des campagnols.

Le renard roux, un des prédateurs de campagnols le plus emblématique (c) Peter Trimming

Le lien vers l’outil est ici !

Il s’agit d’un modèle pédagogique qui montre, qu’en l’état actuel de nos connaissances et de nos systèmes agricoles, le rôle de régulation des campagnols par la guilde de prédateurs est effectif principalement aux faibles densités. En effet, la guilde des prédateurs est rapidement dépassée par le potentiel reproducteur de l’espèce à moyenne et forte densité. Même si l’impact des prédateurs dans la lutte à moyenne est haute densité est faible, il s’agit tout de même de précieux alliés (n’oublions pas que la basse densité représente souvent plus de la moitié des années, et que ces périodes seraient probablement plus courte sans prédateurs !).

Déclin estival dans le bassin de Rochefort-Montagne

La quasi totalité des parcelles que nous suivons se trouve dans le bassin de Rochefort. Dans cette zone, les abondances observées en 2017 et 2018 étaient moyennes (~200id/ha) à très fortes (+ de 1000id/ha). Le piégeage d’automne est encore en cours, cependant sur nos différentes parcelles déjà échantillonnées, les effectifs moyens sont en baisse entre Mars et Octobre (voir la courbe moyenne en orange sur la figure ci-dessous). Le déclin qui s’était déjà amorcé l’année dernière sur certaines parcelles semble ainsi se généraliser. On observe aussi que la densité moyenne de pissenlit a fortement diminué (losanges violets – nombre de fleurs / 10m² au bloom de floraison).

A noter que nos parcelles situées à Nebouzat, présentant plutôt de faibles abondances en 2018 / 2019, montrent aujourd’hui des abondances de pissenlit en forte augmentation, donc potentiellement un terreau fertile pour une nouvelle augmentation des effectifs de campagnol dans la zone.

Symposium de recherche à VetAgro-sup Clermont

Le jeudi 27 juin 2019, une petite trentaine de personne se sont retrouvés sur la journée pour participer à un symposium de recherche sur le campagnol terrestre à VetAgro-Sup. Durant cette journée, 7 unités de recherches différentes se sont mobilisées pour présenter leurs travaux les plus récents. Il a été fait 14 communications scientifiques (8 communications orales, 6 posters), issues des 7 unités de recherche différentes. Les thèmes traités couvraient plusieurs disciplines issues des sciences biologiques (physiologie, biologie de la reproduction, écologie) ainsi que des thèmes autour de la santé humaine et animale (parasitologie, étude des pathogènes, surveillance de l’état des populations). L’assemblée était principalement constituée de personnes travaillant en recherche mais comportait aussi des professionnels du développement agricole (Fredons, SIDAM, vétérinaires). Nous avons profité d’un climat détendu pour produire une émulation scientifique de qualité. Merci aux participants qui ont fait le (parfois long) déplacement et l’effort de participer de manière constructive à cette journée malgré le temps caniculaire. Merci à la région AURA, au Feder et à VetAgro-sup d’avoir permis cet évènement.

Travail des étudiants ingénieurs sur le liens entre les pratiques agricoles et les populations de pissenlits

Dans cette vidéo, un groupe de 4 étudiants ingénieur agronome vous présentent le travail qu’ils ont fait durant ce printemps. Ils ont croisé des enquêtes sur les pratiques des agriculteurs avec des relevés de botaniques pour identifier les pratiques qui favorisent les espèces appétantes pour les campagnols.

Dans le cadre de ce travail, nous leur avons demander de faire une petite vidéo pour expliquer leur démarche et leurs résultats :

RQ : Ils n’ont pas eu le temps d’analyser la totalité de leurs données et leur résultats se sont focalisés sur la population de pissenlits. Les résultats doivent encore être affiné, il est possible que l’on soit passé à coté d’informations en raison d’un nombre trop restreint de parcelles (n=31)

Résultats phares; les pissenlits préfèrent la fauche ou les pâtures avec un fort chargement. L’azote, qu’il soit apporté sous forme minérale, de fumier ou de lisier n’a pas l’air d’avoir un effet fort sur les parcelles échantillonnées. Il est dès lors envisageable que l’espace au sol (après fauche, en cas sur chargement important) soit le facteur le plus important pour que la population de pissenlit s’installe fortement…

Merci à Manon, Robin, Gwenaëlle et Nicolas.